Infrastructures routières

Les aménagements cyclables

Indépendamment des qualités de conception, l’infrastructure cyclable doit respecter quelques conditions, même s’il n’est pas toujours possible de remplir à chaque fois ces exigences…

  1. LE BESOIN : assurer sécurité et confort des cyclistes tout en respectant la cohabitation avec les autres usagers
  • la sécurité, qui est indéniablement la condition de base, doit être une préoccupation primordiale quel que soit le type d’infrastructure. Au-delà du risque d’accident, même faible, le cycliste se sentira toujours vulnérable. La sécurité peut être assurée de 3 façons : par une modération du trafic motorisé/réduction de la vitesse, par une séparation dans l’espace entre la voirie et l’aménagement cyclable et par une meilleure visibilité de ces aménagements.
  • la continuité et la cohérence du réseau cyclable. Il ne doit pas y avoir d’interruption d’aménagement dans le trajet du cycliste depuis son origine jusqu’à sa destination. Chaque résidence, chaque société, chaque équipement doit être accessible à vélo et être relié au réseau cyclable. La cohésion signifie également de bons raccordements aux autres réseaux, principalement aux arrêts de transport en commun et aux pôles d’échanges multimodaux.
  • le confort, dans le sens où les efforts physiques et psychologiques doivent être réduits au maximum. Dans la pratique d’un mode de déplacement doux, tout effort irrégulier doit être évité : devoir s’arrêter, redémarrer à plusieurs reprises est fatigant, contraignant. Le mauvais entretien du revêtement des aménagements cyclables est source de vibrations, chocs et obstacles ennuyeux : ils rendent le déplacement à vélo plus complexe, exigeant plus de concentration et incitent le cycliste à ne plus emprunter cet aménagement.
  • l’attractivité signifie que l’infrastructure cyclable est bien intégrée dans un environnement agréable. C’est une question de perception et d’image qui peut fortement encourager ou décourager les cyclistes, surtout vis-à-vis de la perception des « risques perçus ou réels ».

En outre, ces aménagements doivent être réalisés dans le souci de faire cohabiter les cyclistes avec les autres usagers de la voirie (piétons, rollers, cyclomotoristes, automobilistes, poids lourds et transports en commun). La cohabitation peut se fonder, soit sur le partage du même espace, soit sur la réservation d’espaces pour les uns et pour les autres.

  1. LES PRÉCONISATIONS

Sécuriser les itinéraires en créant des aménagements dédiés aux cyclistes

Il est important de réaliser des aménagements cyclables différents selon l’intensité du trafic, la vitesse autorisée et le type de voies concernées (en ville ou en rase campagne). Plus la vitesse est élevée et plus le trafic est dense, plus on recommande de séparer les cyclistes des véhicules à moteur.

  • Piste cyclable

C’est une voie de circulation réservée uniquement aux cyclistes, séparée physiquement de la chaussée. Elle peut être contigüe ou éloignée de la chaussée selon le trafic et la vitesse autorisée, sur chaussée, intercalée entre les voitures en stationnement et le trottoir ou sur trottoir. Elle est généralement préconisée lorsque les vitesses sont élevées.

  • Bande cyclable

C’est est une voie de circulation réservée uniquement aux cyclistes, incluse sur la chaussée, délimitée par un marquage. Elle convient pour les voies où le trafic est moyen et la vitesse se situe entre 30 et 50 km/h. Toutefois en France, elle peut être mise en place avec un trafic élevé à condition que des aménagements soient réalisés pour modérer la vitesse.

  • Voie bus ouverte aux cyclistes : la cohabitation bimodale

Lorsque la largeur de voie est insuffisante pour réserver des espaces séparés pour chaque type d’usager, la cohabitation « bus-vélo » peut être envisagée.

  • Voie verte

Elle est réservée à la circulation non motorisée. Destinée aux cyclistes mais également aux piétons, rollers, personnes à mobilité réduite, cavaliers…, elle est généralement aménagée sur des chemins de halage, d’anciennes voies ferrées, des promenades littorales, des routes forestières, … Elle est utilisée pour les déplacements de loisirs en zone urbaine et non urbaine.

Sécuriser les itinéraires en garantissant une largeur de voies adaptée

  • Bande cyclable : largeur minimum 1,50 m
  • Piste cyclable unidirectionnelle : largeur recommandée entre 2 m et 2,50 m
  • Piste cyclable bidirectionnelle : Largeur minimum 2,50 m, recommandée : 3 m
  • Voie verte : jusqu’à 5 m si fréquentation élevée

Sécuriser les itinéraires en utilisant une signalisation réglementaire spécifique

Il est important de mettre ne place une signalisation visible et lisible par tous les usagers pour faciliter les déplacements des cyclistes et leur cohabitation avec les autres usagers.

  • La signalisation horizontale

Le marquage des lignes, du pictogramme « vélo », des flèches est règlementé et doit être obligatoirement en blanc. La couleur verte peut renforcer le marquage blanc mais l’adhérence du produit devra être prise en compte.

Le traitement des intersections peut être traité avec un marquage spécifique afin de mettre en valeur la dangerosité d’un croisement et de sécuriser la cohabitation des usagers de la route.

La mise en place aux feux, de SAS cyclable ou ZAC (zone avancée pour cyclistes), garantie un confort pour les cyclistes.

  • La signalisation verticale de police

Il est obligatoire d’associer des panneaux de police aux aménagements cyclables. Lorsque l’aménagement est obligatoire pour les cyclistes, on utilise les panneaux B22a (début) et B40 (fin). Les panneaux C113 (début) et C114 (fin) n’implique pas l’obligation d’utilisation.

Le Tourne-à-droite cycliste permet de tourner à droite alors que le feu de circulation est rouge. Il s’agit d’un cédez-le-passage qui ne donne aucunement la priorité aux cyclistes.

  • La signalisation verticale directionnelle (panneau type DV)

Elle aide à rejoindre la destination initialement choisie dans le cadre d’itinéraires cycliste véloroute.

Favoriser le confort des cyclistes

Le SER préconise de privilégier le confort des cyclistes pour les inciter à utiliser ce mode de déplacement.

  • Eviter les détours inutiles : le double-sens cyclable

Il autorise les cyclistes à circuler dans les deux sens dans les rues à sens unique pour les automobilistes.

  • Créer des itinéraires attractifs : les véloroutes

Une véloroute est un itinéraire cyclable adapté à la circulation à vélo, sur des routes dont le trafic est inférieur à 1000 véhicules par jour, constituée de voies mixtes et de voies vertes.

  • Entretenir le réseau des aménagements cyclables pour garantir la qualité des équipements

Comment franchir un carrefour à sens giratoire…

– La trajectoire au plus court, au plus près de l’îlot central, est surtout le fait d’usagers expérimentés, jeunes ou sportifs. Mais elle est aussi pratiquée par presque tous sur les mini-giratoires et, quelle que soit la configuration, lorsque le trafic est faible.

– La trajectoire qui longe le bord extérieur de l’anneau est pratiquée par les cyclistes qui n’osent pas se mêler aux voitures parce qu’ils manquent d’expérience ou ne se sentent pas assez rapides ou habiles. C’est aussi la trajectoire à adopter lorsque le cycliste emprunte la première sortie. Lorsque, en revanche, il franchit une ou plusieurs branches, cette position multiplie les situations de conflit. Ceux-ci sont d’autant plus dangereux que le trafic (lourd notamment) est important et que la géométrie (taille, rayon, déflexion) ne permet pas une modération efficace des vitesses.

– La trajectoire intermédiaire (centrale – devant les véhicules) est celle qui est le plus souvent choisie par les cyclistes sur les giratoires de taille moyenne ou lorsque le trafic est relativement peu important. C’est cette dernière trajectoire qui permet le mieux au cycliste d’être perçu par les autres usagers, qui limite les risques de dépassement et de cisaillement par les véhicules en sortie de l’anneau.

 

Bandes et pistes cyclables
Cheminements mixtes
Couloirs bus et zones particulières
Double sens cyclables
Giratoires
Ralentisseurs
Rétrécissements de chaussée
Voies vertes et véloroutes
Stationnement des cycles
Signalisation et jalonnement
Entretien et conception des aménagements
Exemple d’aménagement mal conçu